Lettre d’un soldat

Le 20 septembre de l’an 321

Mon Aimée,

J’espère que tu recevras bien cette lettre et que tu te portes bien. Mes premiers jours dans cette ville fortifiée ont été empreints de découvertes étonnantes et d’émerveillements qui me donnent hâte de partager chaque détail avec vous. En franchissant les portes de la cité, mes yeux ont été immédiatement captivés par la grandeur de la muraille qui s’élève majestueusement devant moi. La muraille la plus haute du royaume, tellement imposante qu’on pourrait croire qu’elle a été érigée par la main d’Ajak en personne. Je ne te l’avais pas dit, mais mon affectation ici avait été validée par le gouverneur Fallone l’an dernier et je suis maintenant sûr que mes parents seront fiers de moi. 

 

J’ai hâte de rassembler assez d’argent pour nous acheter une petite maison afin que tu puisses me rejoindre.

Karl,

Le 15 octobre de l’an 322

 

Mon amour,

 

L’entraînement est difficile, mais c’est pour notre bien. Il faut s’endurcir si on veut pouvoir repousser les ennemies du Royaume d’Era. Ce n’est pas uniquement pour nous, mais tous ces pauvres gens qui comptent sur nous. Aujourd’hui on m’a enfin affecté à la défense du mur, je ne savais pas que ça prendrait si longtemps, tu n’imagines même pas à quel point j’avais envie d’y monter. Une fois en haut, la vue est imprenable sur les collines environnantes lors du lever de soleil. Je me sens invincible, solide comme la pierre qui a servi à construire ce château. Apparemment, personne ne serait partie au-delà du mur depuis plusieurs années. Je pensais que les patrouilles au-delà du mur étaient courantes … Enfin bref je suppose qu’ils savent très bien ce qu’ils font ici. 

 

Plus qu’un an à attendre mon amour, 

Le 3 décembre de l’an 323 

 

Juliette, 

 

Cela fait 6 mois maintenant que j’attends de tes nouvelles. Saches que plus le temps passe ici et plus les journées deviennent longues. J’étais tellement heureux que tu puisses me rejoindre. Tout du moins, c’est ce que je me disais pendant le printemps de mon engagement. 

 

Finalement, les jours se résument à faire toujours les mêmes entraînements, puis faire des rondes interminables à scruter l’horizon derrière les parapets du fort. Le soir venu, on reçoit une ration de nourriture si informe qu’on ne saurait même pas dire si c’est un reste de viande humide ou de la bouillie de fayots. Il ne se passe presque rien ici. Les derniers moment où j’ai dû intervenir remonte à plus d’une semaine avec une bagarre de pochtrons dans la tente à bières. Si tu savais, j’aurais prié pour qu’il sorte une lame, que je puisse me défouler sur sa vieille carcasse d’ivrogne. 


Alors que je t’écris, le cor d’alerte vient de retentir. C’est la toute première fois que je l’entends. Je t

Du sang est présent à la fin de la lettre

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